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Le jour du « dépassement mondial »

Selon le Global Footprint Network, le mercredi 2 août 2017, l'humanité a consommé l'ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année. En sept mois seulement, les activités humaines ont émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pouvaient absorber en un an, pêché plus de poissons, coupé plus d'arbres, fait plus de récoltes que ce que la Terre pouvait régénérer.

 

 

L'humanité vit au-dessus de son "budget écologique"!

A partir du jour du dépassement, elle subvient à ses besoins en entamant le capital naturel de la planète via l'extraction de ressources qui ne sont pas renouvelables, la génération de déchets et l'émission de dioxyde de carbone (gaz à effet de serre) qui s'accumulent dans l'atmosphère sans pouvoir être absorbés par les écosystèmes.

 

Le jour du Dépassement se prépare au jour le jour depuis le 1er janvier, mais il traduit aussi l'accumulation des dépassements annuels depuis 1970.

Jusqu'en 1969, la consommation annuelle mondiale était inférieure ou égale à la totalité de la capacité régénératrice de la Biosphère. On parle dans ce cas de Bio-capacité.

De nombreux humains ne vivaient déjà plus à la manière de la fourmi de la fable de Jean de La Fontaine, mais se comportaient comme la cigale, sans aucune réserve …

Cette consommation insouciante d'un lendemain acceptable pour tous n'a cessé d'augmenter pour toute une partie de l'humanité, se traduisant par l'avancée régulière du «jour du dépassement». Le 24 décembre en 1971, 9 novembre en 1978, 2 octobre en 1999 , 5 septembre en 2004, 2 aout en 2017. 

 

On montre du doigt les pays dont les modes de vie dépassent très nettement les biocapacités de la planète. Les façons de vivre aux Etats Unis et en Australie engendrent une consommation au moins 5 fois supérieure à leur «droit à consommer équitablement". En France la consommation est le triple de celle qui serait équitable. A contrario, le mode de vie en Inde se traduit par une consommation à peine supérieure à la moitié de ses besoins...

Certains modes de vie (dont le nôtre) conduisent à trop prélever dans les ressources de la Terre (biens communs qui devraient être partagés équitablement), au point que que d'autres ont à peine de quoi survivre.

Nous savons bien qu'à l'intérieur même de ces pays dits riches, riches par spoliation, une partie de leur propre population est autant spoliée que nombre de pays exploités honteusement.

Ce n'est donc pas l'Humanité qui consomme inconsidérément, mais seulement une partie d'elle -même... Ce n'est pas non plus la population de quelques pays, c'est une partie seulement de ces populations .

 

Sans compter que l'exploitation des ressources non renouvelables conduit inexorablement à leur disparition. De ce fait, les générations futures sont aussi les victimes programmées et connues des bénéficiaires de ces consommations prédatrices, depuis les 60 dernières années !...

 

Le coût, hélas, en est déjà visible : pénuries en eau, désertification, érosion des sols, chute de la productivité agricole et des stocks de poissons, déforestation, disparition de nombreuses espèces...

 

Des ressources pourtant renouvelables deviennent de fait non renouvelées dans le timing imposé par une consommation effrénée

 

« Notre planète est limitée, mais les possibilités humaines ne le sont pas. Vivre selon les moyens que nous accordent notre planète est technologiquement possible, financièrement bénéfique et notre seule chance pour un avenir prospère. Tout l'enjeu est de faire reculer la date de la Journée du dépassement mondial. L'empreinte carbone de l'humanité a plus que doublé depuis le début des années 1970 et reste le moteur le plus puissant creusant l'écart entre l'empreinte écologique et la biocapacité de la planète. » a déclaré Mathis Wackernagel, PDG du Global Footprint Network.

 

Cette déclaration nous alerte sur le comportement excessif d'une partie (petite) de l'Humanité. Sa consommation ne cesse d'augmenter, alors que la production de la Terre est limitée...La date du jour du dépassement mondial ne cesse d'avancer (137 jours en 35 ans).

Ce qui indique, à la manière d'un thermomètre, une fièvre qui ne cesse de monter. Et l'on peut s'étonner, voire se scandaliser du peu de cas qui est fait de l'annonce annuelle de l'avancée de la date du jour du dépassement mondial..

 

Pour faire «baisser le thermomètre», on doit faire baisser la température, jusqu'à la température d'équilibre (37°C pour les mammifères que nous sommes).

Mais que faire pour diminuer la surconsommation jusqu'à la résorber?

Bien sûr, à titre individuel, nous pouvons agir en modifiant nos comportements. Eviter les gaspillages et les pillages. C'est possible, c'est urgent! Mais c'est insuffisant...

 

Une petite partie seulement de l'humanité est hyperconsommatrice, et elle impose son modèle économique à l'ensemble de la planète.

De nombreux économistes ont clairement établi que la grande finance mondiale profite à 1% seulement de la population... 

Le modèle économique à l'oeuvre mondialement nous pousse au «toujours plus», plus de consommation, pour plus de croissance et donc plus de PIB. 

Cette quête du "toujours plus" s'accompagne d'un alourdissement croissant de notre empreinte écologique. 

La Chine en détient le record mondial, supplantée par l'Australie si l'on raisonne en fonction de l'empreinte écologique par habitant. La France est le 7ème pays parmi ceux dont l'empreinte écologique est la plus forte sur la Terre. 

Fort heureusement, de plus en plus de citoyens prennent conscience de l'impact néfaste sur la biosphère de leur mode de vie.

 

Il est encore temps de changer de modèle économique.

Plusieurs économistes contemporains proposent des modèles alternatifs, valorisant les ressources réelles de la planète, et de la connaissance universelle ainsi que de l'intelligence partagée afin de prioriser la qualité de vie (santé, paix , solidarité, convivialité...) plutôt que la quantité du PIB .

Diffusons leurs idées...Faisons les vivre!

 

Le "jour du dépassement" est une façon de poser le problème.

Nous avons maintenant besoin d'outils conçus pour nous aider à analyser plus finement les dysfonctionnements propres à chacune de nos sociétés. Et nous devons aussi nous engager dans une transition économique . 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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