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Déviation Sud Ouest : lettre ouverte au préfet de l'Eure

 

 

Monsieur le Préfet

 

Plusieurs associations et particuliers ayant pour point commun d'avoir contribué à l'enquête publique DEVIATION SUD-OUEST d'EVREUX (avril 2012) se sont réunis pour avoir entre eux le débat démocratique qui a été confisqué à la population.

Lors de cette rencontre, ils ont pris acte d'un deuxième point commun : le souhait pour certains, ou la demande expresse pour d'autres, que vous ne validiez pas le projet tel qu'il a été présenté lors de cette même enquête publique.

 

Les désaccords sur la forme sont très nombreux et pour quelques uns sont carrément des manquements à la loi que vous avez vous même implicitement reconnus en confiant à la presse locale que vous vous attendiez à une «avalanche» de recours dès la publication de l'arrêté préfectoral de Déclaration d'Utilité Publique .

Vue l'importance du sujet, ni vous Monsieur le Préfet, ni les contributeurs, n'avez le cœur, pas plus que la raison de considérer que seuls les recours en justice peuvent permettre que celle-ci soit appliquée au nom de l'intérêt général.

Vous ne pouvez ignorer la faiblesse, les lacunes, les imprécisions du dossier et les fortes inquiétudes exprimées par certains des services de l’Etat, ainsi que par de nombreux citoyens et organisations.

De plus, dans la situation économique de la ville et des habitants, ceux-ci sont particulièrement inquiets en lisant dans l’hebdomadaire du GEA du 22 mars 2013 que le projet est estimé à 113,5 millions d’euros, sans compter les habituels dépassements financiers.

 

Vous même, Monsieur le Préfet de l'Eure, comment allez vous déposer le recours qui s'impose à vous à l'encontre de l'Etat dont vous êtes le représentant ? En effet, vous avez signé le 16/01/2012 le décret règlementant la protection des captages d'eau. Le paragraphe 3.2 stipule l'interdiction d'extraire des matériaux dans le périmètre rapproché des captages, sous peine de sanction prévue par la Loi . Or, la réalisation d'un des bassins de rétention et le creusement des fondations de l’ouvrage ne pourra se faire sans extraction de matériau. Comment pourriez-vous laisser bafouer par l'Etat ce que vous avez interdit en janvier 2012, au nom de la protection de la santé publique?

 

La sagesse, à l'évidence, serait d'organiser enfin le débat démocratique qui n'a pas eu lieu. Parallèlement, il est nécessaire de procéder à la réactualisation de l'étude des besoins réels pour les déplacements de la population d'Evreux et de son agglomération et à l'étude comparée des diverses solutions, en prenant en compte non seulement le coût financier des travaux mais aussi la dégradation de l’environnement non moins réelle qu'ils entraîneront.

Ce faisant, la solution qui se dégagera sera en accord avec la doctrine ministérielle «éviter, réduire et compenser les impacts sur le milieu naturel» revue le 6 mars 2012. Celle ci démontre le décalage entre les nouvelles réglementations et ce projet daté de plus de 20 ans.

Les mentalités changent avec la prise de conscience des risques et des enjeux. Cela rend d'autant plus inacceptable le projet soumis à enquête publique voici déjà plus d'un an . Il est probablement champion quant au cumul des inconvénients et infractions en matière de protection des ressources en eau, de protection de la forêt, de nuisances dues au bruit, de pollution de l’air, de destructions d’habitats de la faune, d'atteintes à la santé et à la biodiversité, de destruction de sites archéologiques, etc....Autant de dégâts pour 113,5 millions d’euros !.....

Ce projet doit être revu afin de répondre à la juste mesure des besoins et des diverses contraintes, notamment financières !

 

Dans cette attente, veuillez croire, Monsieur le Préfet, à notre très haute considération.