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UN CHANTIER RICHE EN SURPRISES

 Un chantier de plusieurs années sans dysfonctionnement, ça n’existe pas.

Par exemple, des engins de chantier, stationnés plusieurs jours sur le périmètre de protection des captages d’eau (1) cela ne devrait pas se produire . Mais ENE l'a vu et l'a aussitôt signalé .

La préfecture a réagi avec célérité et tout est rentré dans l'ordre sans conséquence.

 

Mais, nous ne pouvons qu'espérer qu'il n'y ait pas eu de dysfonctionnements mineurs ou majeurs, sur les dizaines d’hectares de chantier interdit au public, donc non visibles...

 

En revanche, à la périphérie, il y a eu un gros «loupé»: la terre du remblai SNCF !

 

Quelques explications :

 

Pour loger le nouveau pont-rail, près de la route Arnières-Navarre, il a fallu retirer le remblai de la voie Evreux-Cherbourg sur 30/40 mètres, et le faire vite pour ne pas interrompre trop longtemps le trafic.

Jusque là, rien à dire.

 

Mais, pour faire vite, l’entreprise a déchargé, presque poussé cette terre au plus près, de l’autre côté de la route, c’est-à-dire sur le périmètre de protection des captages d’eau, où tout dépôt de terre (saine !) est interdit par arrêté préfectoral (2).

Et qu’est-ce que c’est qu’une terre de remblai ? Un matériau sain ? Sûrement pas !

 

Ce remblai est vieux de plus de cent cinquante ans (la section Mantes la Jolie, Lisieux datant de 1855), et il a été désherbé chimiquement deux ou trois fois chaque année. Ça laisse des traces !

 

De plus il a été longtemps au contact de traverses en cœur de chêne créosoté (la créosote est un mélange de produits toxiques obtenu par distillation de la houille et qui rend le bois imputrescible)

Les intempéries ont lessivé les traverses, et l'eau de lessivage, bien chargée en créosote s'est infiltrée dans la terre du remblai ...

Pas bon du tout!

 

Nous ne parlons même pas de l’huile et de la graisse dont les cheminots d’antan n’étaient pas avares !

 

Cette « terre » ainsi enrichie (!) a été entreposée sur le périmètre de protection de captage d'eau , et là aussi a été lessivée par les intempéries pendant un bon mois.

Parce c'est le temps qu’il a fallu, malgré les protestations d’ENE, pour que le tout soit enlevé (2) et déposé ailleurs.

 

Où ça ? Dans la vallée classée de l’Iton, nous avons nous même constaté la manœuvre, source de grand embarras pour  la Directrice des Sites Classés... Abusée, elle faisait peine à voir.

 

La totalité de ce matériau de remblai n'a pas été épandue dans la vallée classée de l'Iton. Une partie a été déposée sur le stade du 14 Juillet, n’en déplaise aux élèves et à leurs parents, quant au reste, il est sur le parcours du golf de Cambolle, enfin, si l’on en croit les explications embrouillées de la préfecture.

A se demander qui en a décidé : la préfecture ? L’entreprise de transport? Les chauffeurs eux-mêmes ?

Toujours est-il que 10 000 m3 de terre vraiment pas propre ont été disséminés autour d’Evreux, au hasard (?), semble-t-il.

 

 

Et ce n'est pas le seul «loupé» , un deuxième a fait plus de bruit... Vous vous souvenez des deux dépotoirs de déchets près du dépôt de munitions.

5000 ou 6000 tonnes quand même ! Sur le tracé même de la déviation et à un des endroits préférés des décharges sauvages : dans une «cavée», c'est à dire dans un ravin boisé (3).

 

Comment la DDE a t'elle pu passer à côté, en 1998 ?  Et aussi le cabinet d’Alisea en 2012 ? Et même les «déboiseurs» de 2014 ?

 

La «découverte» de ces déchets dont certains amiantés, en 2015, mériterait à notre avis d’être reformulée en «Découverte d’amiante dans les déchets des deux décharges connues du ravin Potier»

 

En fait,  il suffit que la DDE ait travaillé avec une «check list» d'avant 1997, où l’amiante ne faisait pas encore partie des déchets dangereux à signaler.(4)

Et cela n'a pas été réétudié pour 2012 ... Dossier lacunaire, comme on l'a déjà déploré... .... 

 

 

Notes : 1- Arrêté préfectoral 2013168-0002 Article 5           

             2 - Arrêté préfectoral DTARS-SE/27-11 Article 3.2 Rubrique 5

             3 -  Voir brochure AREHN intitulée «  En finir avec les décharges sauvages »

4 - Interdiction de l'amiante en 1997

 

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