Vous êtes ici
CAPTAGES D'EAU
Depuis les années 60/70, l’essentiel de l’alimentation en eau potable d’Evreux était assuré par quatre forages :
- deux à l’hippodrome, là où était le Château de Navarre
- deux autres à Chenappeville non loin de l’hippodrome
Ces forages donnaient une eau de très bonne qualité, au point de se contenter de périmètres de protection modestes, et d’un traitement sommaire et peu coûteux, l’ajout de chlore, effectué dans la petite et vieille usine de Chenappeville, qui existe toujours près de la nouvelle.
Ces forages et cette usine ont assuré l’approvisionnement d’Evreux et des environs jusqu’en Novembre 2013 sans faire parler d’eux.
Or dans les années 90, le choix de faire passer la déviation par le Sud en bordure de la ville posait la question : dévier la déviation ? déplacer les captages ?
C’est une troisième solution qui a été adoptée : passer entre les captages, bien sûr !
Et à quoi fut donnée la priorité ? A l'eau potable ? Que nenni ! Aux véhicules à moteur!... A croire que pour Evreux, rien ne serait plus précieux !
> Mais comme l’eau puisée à l’Hippodrome représentait plus de la moitié de la quantité nécessaire, il a fallu ..?.. créer de nouveaux forages pour compenser, et tant qu’à faire, augmenter les capacités de puisage.
Douze nouveaux forages ont donc été réalisés :
- quatre à Arnières au Sud de l’Iton, sur les coteaux
- quatre à Arnières au Nord de l’Iton, dans la vallée
- quatre à Evreux, au lieu-dit la Queue d’Hirondelle
Coût : 4,4 millions d’euros !
>Mais comme l’eau obtenue était de moins bonne qualité que celle qui était auparavant puisée à l’Hippodrome il a fallu ..?..
- construire et équiper une nouvelle usine de traitement. Coût entre 12,5 M€, annoncé au départ, et 20 M€, selon les dernières informations…
- protéger les abords des forages
* avec des servitudes donnant lieu à indemnités (agriculteurs et particuliers)
* en aménageant le réseau d’assainissement et en démantelant la station d’épuration de l’hôpital de La Musse (ce qui n'est toujours pas fait) .
Nos informations quant aux coûts sont incomplètes...difficiles à obtenir.
Selon celles dont nous disposons, le total monterait à environ 40 millions d’euros, dépensés ou à dépenser, usine et forages compris. Sans tenir compte des subventions qui, elles aussi, sortent du portefeuille du contribuable.
Nous serions ravis d’être corrigés par ceux qui connaissent le coût exact du déplacement des captages, car il s’agit de millions indûment affectés au budget de l’eau potable.
Indûment, en effet les projets routiers nationaux impactant des infrastructures préexistantes doivent inclure le coût des déplacements ou destructions de ces infrastructures (captages ou autres) au coût global du projet.
Dans un projet national c’est l’ensemble des contributeurs qui est concerné alors que dans le cas d’Evreux c’est l’usager local de l’eau qui paye. Et lourdement !
Alors que la ville pouvait s’enorgueillir d’avoir un service de gestion de l’eau potable particulièrement bien géré, avec un budget indépendant de celui de la commune, à l’heure où bien des municipalités sont revenues au système de la régie, les ébroïciens ont dû supporter indûment et supporteront longtemps encore les conséquences de cette voirie nationale.
Potable … Vous avez dit potable ?
Il faut espérer que oui, car les nouveaux forages assurent 80 ou 90% des besoins de l’agglomération. Pourtant, l’ un des nouveaux forages est bien mal placé : à 150 m environ du point de rejet de la station d’épuration de l’hôpital de La Musse. Ça signifie que l’eau puisée par ce forage est obligatoirement « chargée » en résidus médicamenteux. De combien ? Personne ne le sait ou n’a voulu nous le dire. Les responsables semblent se réfugier derrière le fait que c’est provisoire puisque la station d’épuration de La Musse doit être bientôt démantelée et son rejet aller directement à l’égout…qui, malheureusement reste à réaliser...
Comme ça dure, nous avons demandé que ce forage mal placé soit neutralisé jusqu’au démantèlement de la station … Refusé !
Espérons que cela signifie que la charge de ce forage ne nuit pas à la potabilité de l’eau d’Evreux, et que quelqu’un l’a vérifié ! Espérons !...Mais commla loi ne prévoit pas (encore) d'obligation relative aux molécules médicamenteuses … ?
Et le captage de l’Hippodrome dans tout ça ?
Eh bien, on n’y pompe plus depuis novembre 2011 où les nouveaux forages sont entrés en service. L’équipement doit toujours être là puisque le bâtiment en briques existe toujours. Par contre, pour « assurer le coup », les servitudes qui le protégeaient ont été annulées. On ne peut donc plus y pomper de l’eau destinée à la consommation humaine. A moins, bien sûr d’un autre arrêté réinstaurant une protection.
Ne reste plus que le terrain, mais pour combien de temps ? Il s’agit d’une trentaine d’hectares acquis par la ville d’Evreux en 1988, aidée par l’agence de bassin, (donc par le prix de l’eau) pour sécuriser les forages de l’Hippodrome, et cela grâce à une subvention de l’Agence de l’eau.
Mais, les servitudes disparues, un tel espace à deux pas du centre d’Evreux pourrait éveiller certains appétits immobiliers, aussi restons-nous vigilants ! Car il ne faut pas risquer qu'un terrain acquis pour la protection des ressources en eaux, avec de l'argent de l’agence de l’eau, soit un jour livré à la spéculation privée...