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Il y a un an, Rémi Fraisse... La LDH publie son enquête citoyenne

 

 

 Voici un an, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, Rémi Fraisse, jeune militant écologiste, a trouvé la mort sur le site de Sivens.

Une foule nombreuse est venue lui rendre hommage. Les questions lancinantes étaient au coeur de tous: que s'est-il vraiment passé? Comment en est-on arrivé là? L'enquête diligentée n'a pas encore abouti.

 

De son côté, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) a constitué dés novembre 2014 une Commission d’enquête citoyenne. Son but: recenser systématiquement les faits liés à cet événement, analyser son contexte et porter ainsi un éclairage sur les conditions qui ont conduit à ce drame.

 

Le rapport publié par la LDH décrit l’historique du projet de barrage. Nous avions déjà signalé les très nombreux points communs à ces grands projets que les écologistes qualifient d'inutiles et souvent même nuisibles.

 

Même si le projet de "déviation sud ouest d'Evreux"est plus modeste, pour Evreux Nature Environnement, il n'en est pas moins, lui aussi, inutile et nuisible.

 

- Inutile, la preuve nous en est fournie par les évènements actuels: le chemin Potier est fermé à la circulation depuis le 15 mars 2015 jusqu'au mois de juillet 2016. Seize mois de "débrouille", plus ou moins galère, pour celles et ceux qui empruntaient le chemin Potier.

On nous disait que pour fluidifier les entrées et sorties d'Evreux, la seule solution était la voie express par le sud ouest d'Evreux. Or, pendant 16 mois (et peut être plus), les habitants auront diversifié les stratégies de déplacement, certes dans des conditions d'improvisation, dues a la non anticipation des responsables, et souvent l'inadaptation des trajets de substitution.

Pourquoi? Parce que les décideurs ont martelé et peut être fini par croire eux mêmes que la seule solution, la bonne, était LA "déviation sud ouest".

Or aujourd'hui, chacun a adopté contraint et forcé "sa" solution, sans le chemin Potier et sans déviation... Quel gâchis: de véritables solutions alternatives existaient!... Il suffisait de les aménager afin de les mettre à la mesure des besoins réels qui n'ont d'ailleurs jamais été vraiment chiffrés et encore moins analysés.

 

- Nuisible, 25 hectares d'arbres déjà abattus ou destinés à l'être. Les habitats d'espèces animales et végétales détruits. De très gros risques pour la nappe phréatique et l'Iton, l'eau potable la plus chère de France... Et un coût global qui ne cesse d'augmenter. En 2013, Jean Louis Destans chiffrait à 113,5 millions d'euros la facture des travaux actuellement en cours. L'évacuation des déchets amiantés s'élèvera à 2,5 millions d'euros Hors Taxe. Combien coûteront les six mois de retard officiellement reconnus? Combien d'autres "aléas" vont encore se présenter?

Cette question est fondée, puisque nous ne sommes toujours pas entendus quand nous rappelons la présence de munitions enfouies dans la caverne Potier que le chantier jouxte, à moins qu'il ne passe carrément dessus.

Tout cet argent pour d'abord détruire, puis « compenser » ce que l'on a détruit, et «découvrir» ce que l'on n'a voulu ni voir, ni savoir... Autant d'argent que nous n'aurons plus pour faire face à de nouveaux problèmes qui vont se révéler dans ces périodes tourmentées à venir ou qui ont déjà commencé.

 

Oui, il y a de quoi se mettre en colère, de quoi s'indigner, se rebeller... jusqu'à mettre sa vie en danger ?

 

La Ligue des Droits de l'Homme, consciente du malaise qui monte dans plusieurs régions de France, a choisi de se donner les moyens pour comprendre ce qui s'était vraiment passé et comment éviter que cela ne se reproduise.

« Plus jamais ça », nous le voulons, mais comment le faire?

Après l'historique du projet de barrage à Sivens, la commission instaurée par la LDH a décortiqué le processus de la prise de décision, avec entre autres, l'hypocrite consultation des citoyens, le décalage entre l'ouverture du chantier et la lenteur du fonctionnement de la justice.

Tous ceux qui nous suivent depuis nos dépôts de recours, retrouvent tous ces ingrédients dans notre combat local.

 

Ce grand déficit de la Démocratie est à dénoncer et le rapport joint dessine des pistes pour la remettre au coeur du processus de décision.

 

 

Au lieu de tuer et mourir pour l'être que nous ne sommes pas,

nous avons à vivre et faire vivre pour créer ce que nous sommes.

                                                                                   Albert Camus 

 

 

 

 voir document complet, avec annexes sur le site de la LDH   

 http://www.ldh-france.org/

 

 

 

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Icône PDF Rapport-Sivens.pdf673.26 Ko
Icône PDF Sivens-Abstract.pdf110.71 Ko