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L’utilité publique de la voie express sud ouest d’Évreux n’est pas acquise: le bon sens et le droit n’ont pas encore parlé

 
Le 14 août dernier, après plusieurs échanges de courrier et rencontres en préfecture, nous avons déposé un “recours gracieux” au bureau du Préfet de l'Eure, portant sur diverses anomalies.
La plus flagrante est que lors de la récente enquête publique de novembre/décembre 2012, il était considéré “hors sujet” de revenir sur diverses études, pourtant obsolètes. En effet, les études de trafic réalisées pour l'enquête publique de 1998, datent donc de presque 15 ans, celles portant sur la qualité de l’eau de près de 20 ans et les études de population près de 22 ans, idem pour la situation de l’emploi…
Ainsi la voie express, véritable autoroute urbaine en fait, est conçue pour supporter des trafics qui étaient supposés augmenter de 2,5 à 3,5% par an, alors que les comptages réalisés depuis montrent qu'au contraire, ils sont  en baisse. Ainsi la route prévue en 1998 pour 70 000 véhicules/jour en recevrait aujourd'hui à peine 20 000.
Certains avis des services territoriaux consultés avant l'enquête s'en émeuvent d'ailleurs. Est-ce pour cela qu'aucun avis ne figurait dans le dossier mis à disposition des personnes venues en prendre connaissance? Parce que chacun aurait pu lire à propos de ce projet :
- il est [...] tout à fait surprenant qu’un dossier loi sur l’eau déposé en 2012 soit en partie fondé sur une étude d’impact de 1998.[...]Aussi, la CLE [Commission Locale d l'Eau (de l'Iton)]souhaite connaitre les motifs qui font que le pétitionnaire n’a pas jugé utile de reprendre son étude d’impact conformément au décret du 29 novembre 2011 [...]. Il en ressort que ce projet présente de grosses faiblesses.... 
- le dossier aurait gagné en clarté pour la compréhension des enjeux vis-à-vis de la protection des captages d’eau potable et de la ressource en eau en présentant un avis unique d’hydrogéologue [...]sur le projet actuel et non plusieurs avis s’étalant de 2004 à 2012 [...]le dossier présenté en l'état est lacunaire, notamment sur la gestion de l’alimentation en eau potable... 
 
Parmi les modifications notoires entre le projet présenté en 1998 et celui mis en enquête fin 2012, il en est une de taille: le projet routier initial était d’envergure nationale (liaison rapide Paris-Caen). L’Etat y a renoncé depuis en le limitant au tronçon Paris-Evreux. 
Depuis la Déclaration d'Utilité Publique (DUP)  de1999, la route Evreux/Caen est devenue départementale. Ce changement majeur remet en cause les caractéristiques de la nouvelle voie projetée et par conséquent l’objet même de la DUP est à réviser. 
D'autre part, il est bien évident que le projet de 1998 ne peut être pensé en conformité aux contraintes postérieures de la Loi sur l'Eau (2001). De ce fait ce projet de tracé a entrainé l'abandon d'un approvisionnement en eau potable naturellement de grande qualité, obligeant à en rechercher de nouveaux. L'eau de ces nouveaux captages nécessite un traitement important pour devenir potable. Tous ces coûts ont été reportés sur le prix de l'eau , alors qu'ils sont la conséquence du projet routier 
Il est bien évidemment contraire à la loi de faire payer un projet routier en augmentant le prix de l’eau , c’est pourtant de cela qu’il s’agit à Evreux, d'où la forte augmentation du prix du m3 d'eau potable.
 
Autre infraction à la Loi sur l'Eau et à l'arrêté préfectoral consacré à la protection des captages d'eau : le tracé actuel passe sur les nouveaux périmètres de protection des captages d’eau potable de l’agglomération d’Evreux. Ceci n’est toléré nulle part ailleurs en France!
 
Exit les mesures anti-bruit prévues dans le projet de 1998 . Les riverains s'en plaignent à  juste titre.  Construire une route à 110km heure en ville est à proscrire, tant pour des motifs de sécurité que pour les diverses et importantes pollutions occasionnées, notamment celle de l'air.  C’est pourtant ce qui reste prévu par la DUP de 1999 non réactualisée. 
 
Les ouvrages de prévention d'éventuels renversements de poids lourds dans l'Iton, pourtant prévus en1999 ont disparu. Or nous savons bien  qu'un tel accident peut se produire avec de graves conséquences pour les ressources en eau de l’agglomération d’Evreux...Voir le Le Pont Mathilde à Rouen et, le récent accident d'un camion postal à Pont de l'Arche.
Les demi échangeurs ne satisfont pas les habitants de Saint Sébastien de Morsent, d’Arnières et des Baux St Croix. 
Fait curieux : l’hôpital de Cambolle, à l’ouest est incontestablement un équipement lourd générateur de nouveaux trafics. Or, l’accès des habitants de l’ouest de l’agglomération n’est pas autorisé par le contournement projeté. Ce qui a été fortement regretté par les nombreux habitants concernés.
 
Vous vous demandez ce qui est prévu pour le nouveau pont-rail qui doit permettre au train d'enjamber cette véritable autoroute à 4 voies en traversée de forêt et de la vallée
de l'Iton ? Aucune  allusion n'y est faite dans un dossier d'enquête de plus de sept kilos de papier! Ce ne serait donc qu'un détail qui ne concerne pas vraiment le citoyen?
Nous avons posé la question au Commissaire Enquêteur. Comme il n'avait pas la réponse, il nous a promis de nous la communiquer dès qu'il l'aurait obtenue...
Nous attendons encore un an plus tard! 
La rumeur parle de la fermeture du chemin Potier pendant de nombreux mois voire des années. La piste cyclable réclamée est annulée sans que nous en soyons officiellement informés.
 
Aussi,à réception de la réponse de Monsieur le Préfet de l'Eure , en date du 25 octobre 2013, nous faisant savoir son refus à l'égard de notre recours gracieux, nous avons pris les dispositions légales pour préserver les intérêts des habitants concernés et l’intérêt public. Il nous restait deux mois pour déposer un recours contentieux. Nous l'avons fait le 13 décembre 2013 auprès du tribunal administratif de Rouen. 
 
En conclusion, on nous a fait croire que “la déviation résoudrait les problèmes de circulation à Evreux”. C'est une tromperie.
Les problèmes de circulation restent à quantifier afin de leur apporter une réponse adaptée et bien moins onéreuse sur les plans financiers, environnementaux  et pour la santé publique . D'autres villes proches ont trouvé des solutions adaptées à leur besoin, voir Bernay, Beauvais .... Ce type d’équipement satisferait bien mieux les besoins de la population et permettrait une réelle redynamisation de notre ville.
 
Nous tous habitants d' Evreux ou de son agglo devons reprendre notre part dans le processus de décision . Des dispositifs légaux nous sont offerts pour cela. Ne les boudons pas . A Romilly sur Andelle le bon sens exprimé fortement lors de l'enquête publique a été reconnu .Ailleurs c’est la forte mobilisation de la population qui conduit à revoir le projet en cause (voir le débat actuel sur le Contournement Est de Rouen) .  
 
 
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