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Manifeste pour une agriculture respectueuse de la nature et des hommes

A l'occasion de son centième anniversaire , la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO)  a publié son «Manifeste pour une agriculture respectueuse de la nature et des hommes» .  Dans ce manifeste, rendu public durant la dernière "semaine sans pesticide" (20 mars2012), la LPO rappelle sa vigilance à lutter contre l'apparition, puis le développement de ce qui menace la survie de nombreuses espèces d'oiseaux , en lien notamment avec  l'évolution des pratiques agricoles .

 
La LPO retrace ainsi la chronologie de cette évolution :
 
- Au cours des années 1945 – 1970, on assiste à la généralisation de l'emploi des insecticides organochlorés ( dont le DDT) . C'est l’effondrement de la reproduction des prédateurs, et plus particulièrement des rapaces dont le Faucon pèlerin . 
Rapidement, les organophosphorés, puissants toxiques du système nerveux, apparaissent à leur tour.  Leurs effets mortels se font sentir sur de nombreux animaux vertébrés (dont les oiseaux)  et invertébrés. 
 
- A partir des années 1970, les herbicides entrent sur le marché, entrainant une forte disparition de la flore locale et des invertébrés qui en dépendent . Les chaînes alimentaires sont rompues, au détriment des oiseaux se nourrissant d' invertébrés.
 
- Avec les années 1990, cette logique implacable de destruction du vivant est renforcée par la mise au point des insecticides en enrobage de semences. Pour la LPO, cette nouvelle invention donne le «coup de grâce»  aux invertébrés, qui sont «entre 10 et 33 000 fois plus sensibles que les vertébrés à ces poisons». Parmi ces invertébrés , les populations d' insectes et plus particuluèrement les abeilles , agent de nombreuses pollinisations , sont décimées . Par voie de conséquence  nombre de populations d’oiseaux (hirondelles, traquets, alouettes…) sont menacées . Selon l’association, les oiseaux soumis à l’agriculture intensive auraient ainsi chuté de 30 % . 
 
Ce bilan inquiétant démontre l’urgence d’inverser rapidement ce processus destructeur de la biodiversité. Des initiatives en ce sens se développent : des collectiviités territoriales et des jardiniers amateurs abandonnent pesticides et herbicides. Parallèlement, sur les 5 dernières années , le nombre de professionnels pratiquant l'agriculture biologique a doublé  en 5 ans , mais très inégalement selon les régions (Hélas, la Haute Normandie est notoirement à la traine!....). 
 
Inéluctablement, ces progrès doivent impérativement se généraliser et dépasser le stade de la simple prise de conscience individuelle pour inverser le processus mortifère engagé depuis plus d'un  demi siècle . L'homme n'est pas plus protégé qu'un insecte ou un oiseau . Par contre, lui seul a le pouvoir, donc le devoir, de faire bon usage du temps dont il dispose et de ses capacités d'invention  pour mettre volontairement un point final à cette chronologie des pesticides dont il est l'auteur … Et s'il ne le savait pas en 1945, désormais, il ne peut plus ignorer les conséquences désastreuses de ces «traitements» sur le vivant dont il n'est lui-même qu'un maillon, organiquement constitué des atomes et des molécules dont il se nourrit !
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